Cabinet du Docteur MARCEL METANOMSKI

Clinique Conti - L’Isle Adam  * Enghien les Bains *  Clinique Pasteur - Luxembourg

 

wpba072916.png

 

Nous ne reviendrons pas dans ce document sur les causes et complications du surpoids qui doivent être connues de chacun. Par contre il me semble important de bien comprendre comment et pourquoi ce nouveau type de régime ambulatoire à l'usage exclusif du corps médical a été mis en place. Cette analyse complète doit permettre d'expliquer à nos patients pourquoi nous lui proposons ce schéma thérapeutique et surtout pourquoi il a intérêt à appliquer correctement certains protocoles; de cette bonne compréhension et confiance entre médecin et patient découlera la réussite de l'amaigrissement à court et long terme.

 

Il existe comme vous le savez tout une foule de régime fonctionnant avec de plus ou moins bons succès et plus ou moins d'incidents ou de complications. Je ne reviendrais pas dessus dans ce document et ne veux surtout pas dire que le régime de diète protéique est l'unique régime à proposer à nos patients : en effet nos régimes (ou rééquilibrage alimentaire) doivent toujours s'adapter à nos patients en fonction de nos connaissances mais surtout en fonction de CHAQUE patient car l'une des plus grandes sources d'échec en diététique est le stéréotypage de l'alimentation ainsi que la dépersonnalisation de nos prescriptions (ordonnances et régimes tout prêts).

 

Revenons aux différents régimes prescrits actuellement; leurs inconvénients majeurs demeurent régulièrement :

1. La lenteur de l'amaigrissement, lenteur qui démotive au long terme et pousse à la tentation, surtout quand le poids cible est éloigné.

2. La faim, d'autant plus importante que le régime est dissocié, nécessitant bien souvent des médicaments dont les inconvénients sont parfois importants. Cette faim est en outre cause de troubles comportementaux psychosociaux (nervosité, agressivité, syndrome dépressif) gênants pour l'entourage qui pousse alors à l'arrêt du régime. Cette faim, souvent couplée à une personnalité dépressive et angoissée, pousse à "craquer" sans l'avouer par sensation de dévalorisation personnelle amenant ainsi un échec parfois incompréhensible.

3. La fatigue tant psychique que physique volontiers fonction de l'importance de la baisse calorique et de la faiblesse en apport protéique source de perte de masse noble.

4. Les complications propres à ces régimes liées à l'excès de graisses et/ou de sucres et/ou des médicaments.

5. Un suivi et une prise en charge souvent mal adapté au besoin de " maternage " ou d'accompagnement de ces patients, surtout lors du démarrage d'un régime.

6. Sans omettre les difficultés de réalisation sur le long cours nécessitant de puissantes connaissances tant diététiques que culinaires couplées à du matériel précis (balances, produits spécifiques etc...) pas toujours compatibles avec notre vie de tous les jours.

 

Le patient en surpoids veut maigrir VITE, BIEN, SANS SOUFFRIR ... et que cela se ressente intérieurement (sensation de bien-être) et se voit extérieurement (compliments de l'entourage) ! Il veut pouvoir continuer son travail sans gène, en étant en forme tout en appliquant un régime sans danger. L'idéal serait de maintenir une diversité alimentaire parfaitement équilibrée en diminuant du 1/3 l'apport alimentaire antérieur associé à une augmentation des dépenses ! Le rêve mais pas toujours réalisable !

Le patient est, contrairement à ce que l'on pense, prêt à payer le prix de certaines privations alimentaires provisoires : le tout est qu'il ait un résultat; à nous de lui faire comprendre progressivement qu'il devra de toute façon TOUJOURS ÊTRE PRUDENT ET FAIRE ATTENTION A SON ALIMENTATION car l'on n'est jamais guéri de ces troubles comportementaux à connotation alimentaire ... et en tout cas pas pendant les 2 années qui suivront, années pendant lesquelles le schéma corporel se reconstruira en parallèle avec un nouveau mental mieux adapté à la restriction ou aux meilleurs choix alimentaires. Nos comportements sont ainsi fait, comme pour la drogue, l'alcool, le tabagisme !

PATIENCE et POSITIVISME !

 

BASES PHYSIOLOGIQUES DE LA DIÈTE PROTÉIQUE

 Une bonne compréhension de cette physiologie permet de l'expliquer succinctement à son patient et donc de lui faire comprendre tout l'intérêt d'un protocole précis, seul garant d'un succès obligatoire.

Ce régime est né de l'idée que les protéines ne sont pas des sources énergétiques importantes [ protéines - 4.1 Kcal. ne se mettant pas en réserve, contrairement aux sucres - 4.1 Kcal. -, aux graisses - 9.3 Kcal. - , à l'alcool - 7 Kcal. - ] mais elles doivent impérativement se trouver dans l'alimentation, et au complet, afin d'assurer une bon fonctionnement de l'organisme (protéines fonctionnelles comme les enzymes, hormones, transporteurs, anticorps, etc...) tout en maintenant la masse noble (protéines de structure comme les muscles, tendons, ligaments, os etc..). Les protéines sont composées de chaînes d'acides aminés, à la façon d'un "collier" de perles de couleur différente mais de longueur différente (Insuline = chaîne de 51 A.A, Hémoglobine = 574 A.A, Myosine = 4500 A.A ...). A partir de 24 types d'acides aminés, le nombre de protéines différentes est presque infini. Pour réussir à fabriquer ses propres protéines, l'organisme a besoin de disposer de l'ensemble de ces 24 A.A qu'il puise essentiellement dans l'alimentation; il peut aussi fabriquer certains acides aminés mais pas tous : pour 8 d'entre eux, il devra les puiser dans l'alimentation (Valine, Isoleucine, Leucine, Tryptophane, Lysine, Méthionine, Thréonine, Phénylalanine). Qu'il manque un de ces acides aminés essentiels et la qualité des protéines fabriquées s'en trouvera fortement altérée : c'est ce que l'on appelle la valeur nutritionnelle des protéines d'un aliment; notons que les protéines d'origine animale sont en général complètes, ayant l'ensemble de ces A.A, alors que les protéines d'origine végétale sont souvent dites incomplètes. Là encore, sachez que des aliments d'origine différente (Céréales et légumineuses) peuvent tout à fait se compléter au sein du même repas afin d'aboutir à la présence de ces A.A. essentiels.

 

Les protéines sont la voie d'expression privilégiée des caractéristiques héréditaires propres à chaque être vivant et c'est une des raisons pour lesquelles l'organisme réagit fréquemment à la greffe d'éléments protéiques étrangers. Afin d'éviter trop de réaction de rejet lors de la digestion, l'organisme va donc scinder ces protéines en acides aminés, moins allergisant, afin de les assimiler.

Permettez-moi encore de vous rappeler que le corps humain détruit tous les jours 300 Gr. de ses protéines; lors de cette destruction, l'organisme, économe, récupère une partie des acides aminés protéines (60 à 70 %) et rejette le reste sous forme d'urée.

 

L'organisme fonctionne un peu comme une voiture : la carrosserie est représentée par les protéines et l'énergie est fournie par les sucres et les graisses. Privé de sa source immédiate d'énergie que sont les glucides, l'organisme se devra de fournir de l'énergie pour fonctionner aussi va-t'il transformer ses graisses de réserve en énergie par le biais, entre autre, d'une réaction chimique fabriquant des corps cétonique, corps très riche en énergie. Cette cétogénèse permet au foie d'oxyder de grandes quantités d'acides gras devenant alors la principale source d'énergie.

 

Il y a donc combustion des triglycérides (TG) des graisses au sein du tissu graisseux d'abord mais surtout dans le foie qui oxyde 60% des acides gras grâce à la Lipoprotéine Lipase qui hydrolyse les TG en acides gras libres et en Glycérol. 40% des acides gras sont utilisés par les muscles et le reste subi une Béta-oxydation au niveau du foie pour être transformés en Acétyl CoA. La condensation de 2 molécules d'Acétyl CoA donne l'acide Acétique. Cet Acide acétique subira une conversion en acétone et en acide Béta-hydroxybutyrique. Acide acétique, Acide Béta-hydroxybutyrique et Acétone forment les CORPS CETONIQUES. Ces corps cétoniques subissent une oxydation permettant de reformer de l'Acétyl CoA entrant ainsi dans le cycle de KREBS (formation de CO2 et H2O). Pour qu'il y ai oxydation de ces corps cétoniques, il faut qu'il y ai un minimum de Glucose et d'Insuline; le glucose est toujours présent car fabriqué par néoglucogénèse des Acides Aminés. Son taux est normal, sans variations majeures et donc le taux d'insuline reste stable voire bas chez les sujets ayant un pancréas normal : l'acidocétose est donc ici TOUJOURS compensée. De plus, ce taux bas d'Insuline annule ainsi son effet indésirable d'inhibition de la lipolyse des tissus graisseux.

 

Dans le cas de la diète protéique, il est important que les protéines ingérées ne soient pas mêlées à des hydrates de carbone; en effet une insulinémie augmentée empêche la mobilisation des graisses de stockage des cellules graisseuses et ainsi la montée d'acétone. Ce régime (sans glucose) maintient une glycémie sensiblement normale avec une insulinémie basse (80 % de la normale).

 

Un rôle majeur est dévolue aux corps cétoniques car ce sont de très puissant coupe-faim naturel, tout en ayant un effet euphorisant (parfois source d'énervement). Ainsi ce régime très basse calorie (4 à 500 calories par jour) a-t'il des avantages majeurs :

* LA FAIM DISPARAIT COMPLÈTEMENT EN 48 A 72 H (l'acétone n'élimine pas la gourmandise !). Il est toujours utile de rappeler aux patients que l'apport de petites quantités de sucre risque d'élever la glycémie, de diminuer ainsi la transformation des graisses en énergie et donc de diminuer le taux d'acétone ayant pour conséquence une réapparition de la faim. Cet effet anorexigène de l'hyperacétonémie serait du au fait que les corps cétoniques activeraient un centre de la satiété dans l'hypothalamus surtout par l'intermédiaire de l'un de ces corps cétoniques : l'acide Bétahydroxybutyrique.

* RAPIDITÉ DE L'AMAIGRISSEMENT (7 à 10 % du poids par mois), ce qui renforce la motivation et évite le découragement. Il est toujours utile de rappeler que ce n'est pas la rapidité de l'amaigrissement qui est source de reprise mais en fait la qualité du mode de réalimentation (remontée trop rapide et/ou déséquilibrée) et donc d'insister sur l'importance de la mise en place des paliers alimentaires de remontée.

 

Je prend souvent comme exemple la pratique de la plongée sous marine pour expliquer à nos patients l'importance des paliers de remontée alimentaire : "si lors d'une plongée longue et/ou profonde, vous remontez trop vite, vous aurez à coup sûr un accident de surpression pulmonaire et/ou de décompression; le seul moyen de l'éviter sera une remontée lente dans les tables prévues par les lois physiques. Nous remonterons donc de même dans l'alimentation pour éviter une reprise de poids, remontée qui se stabilisera au niveau limite de plus ou moins 1 à 2 Kgs. de l'objectif-poids."

* FACILITÉ D'EXÉCUTION, sans risques d'erreur alimentaire ni de tentation, sous réserve de respecter un protocole précis. Les choix alimentaires sont très faibles et l'amaigrissement sera fonction du respect des protocoles.

* BIEN-ÊTRE ET EUPHORIE, sans fatigue : en effet le cerveau puise 80% de son énergie de la dégradation des corps cétoniques pour lesquels il a une affinité presque plus grande que pour le glucose.

 

Un suivi clinique et biologique régulier, qui aide d'ailleurs à maintenir la prise en charge psychologique de l'amaigrissement, seront mis en place afin de surveiller essentiellement le potassium, l'acide urique, le fonctionnement cardiaque. La sécurité actuelle de ces diètes protéiques est parfaitement bien établie dans des mains formées; les accidents des années 1970 ont maintenant complètement disparus et ce grâce à l'utilisation de protéines d'excellente qualité contenant tous les acides aminés indispensables à l'organisme (protéines de lait et de soja).

 

CRITIQUES DE CE RÉGIME

1 - Baisse du métabolisme de base ? Il existe une baisse du métabolisme de base comme dans TOUS les régimes basses calories; en effet il semble que l'organisme se protège contre un amaigrissement excessif en diminuant son métabolisme de base, comme pour se protéger. A l'inverse une augmentation de l'apport calorique semble donner l'effet inverse d'élévation du métabolisme de base ... protection donc de l'organisme en bonne santé. Dans les amaigrissements l'on entrevoit ainsi l'importance de la mise en place des activités physiques qui augmenteront ce métabolisme de base.

2 - Apparition d'une acidocétose ? L'acidocétose est ici compensée car les corps cétoniques stimulent la sécrétion d'insuline (qui est défaillante chez le diabétique) , laquelle inhibe fortement la cétogénèse permettant d'assurer ici le feed-back régulateur.

3 - Perturbation de l'équilibre azoté ? Il a été montré qu'en l'absence d'apport d'hydrate de carbone, l'organisme excrété les mêmes quantités d'azote urinaire que lorsqu'il est en jeûne complet. Cet équilibre n'est donc jamais modifié si l'apport protéique est adéquate.

4 - Absence d'apport de glucose ? C'est ce que l'on recherche; les taux d'insuline restent très bas annulant ainsi son effet indésirable d'inhibition de la lipolyse des graisses. L'organisme maintient de toute façon un taux de glucose sanguin parfaitement stable par le biais de la néoglucogénèse des protéines et de l'oxydation hépatique du glycérol.

5 - Absence d'apport de graisse ? Sans fondements particuliers même si l'on envisage les Acides Gras Essentiels car l'organisme peut s'en passer pendant quelques temps sans défaillance; ce d'autant qu'en brûlant ses graisses de réserve, l'organisme récupère en partie ses acides gras essentiels. Une petite dose d'huile d'olive première pression à froid pourra aisément être donnée.

6 - Impossibilité de pratiquer des sports ? Certes l'absence de réserve sucrée peut empêcher la pratique des sports PROVISOIREMENT mais soyons honnête : à cette période mise en place du régime, rares sont les obèses ayant tendance à se précipiter sur les stades et ce par non envie psychologique ET physique - l'image de soi est trop perturbée. Un peu d'activité douce de longue durée (3 fois 1 H par semaine) peut-être réalisée (marche, footing) en évitant les efforts brutaux mobilisateurs de glucose qui peuvent être source de malaises hypoglycémiques.

7 - Gène à la vie sociale ? A chacun de trouver ses adaptations et surtout ses motivations. Soyons honnête, là encore: une petite erreur ne "cassera" pas toute la perte de poids. Le tout est qu'elle ne soit PAS répétée car sinon la cétose s'atténue voire disparaît relaissant la place aux phénomènes de faim existant dans les régimes traditionnels basses calories. A chacun de trouver ses propres motivations et ses propres excuses lors de repas d'affaires et/ou amicaux mais il faut surtout dire et répéter que c'est l'apport de sucre qui risque de perturber l'équilibre de la cétose.

8 - Déséquilibre de l'alimentation ? Certes ce type de régime est complètement déséquilibré, loin des rapports qualitatifs souhaitables du type 4.2.1 / G.P.L de Monsieur le Docteur CREFF mais il faut rappeler que ce régime n'est pas une fin en soi; il n'est que passager afin de permettre une rééducation OBLIGATOIRE de l'alimentation dès le retour à la normale.

9 - Régime parfois cher financièrement parlé : Chaque chose a son prix à payer mais restons honnête : l'alimentation de tous les jours nous coûte et n'est pas remboursée par la Sécurité Sociale. De plus, combien coûtent nos erreurs fréquentes, nos restaurants, nos boissons, nos sucreries etc... sans parler des hospitalisations remboursées pour faire "maigrir" des individus qui reprennent leur poids quelques ... semaines après car toujours pas guéris !

 

" LE CHOC PONDERAL"

Casser le rythme et les habitudes alimentaires antérieures : voilà à mon avis le but d'une diète protéique. Depuis l'enfance notre subconscient enregistre une foule de messages liés aux us et coutumes sociaux et familiaux. L'importance de la famille et notamment de la mère dans la mise en place de l'alimentation n'est plus à démontrer tant les exemples sont fréquents : quand on sait qu'un enfant a près de 60 % de malchance d'être obèse si ses 2 parents le sont, l'on comprend que l'on ne naît pas égaux devant le surpoids ! Rythmes familiaux, rythmes professionnels ... toutes perturbations qui au fil des années impriment une hygiène alimentaire souvent perturbée et perturbante pour le poids, ce d'autant que des antécédents génétique existent fréquemment associés.

 

Tout se passe comme si une cassette vidéo (audio+vision) se mettait en place progressivement dans notre cerveau mais dont l'enregistrement serait défectueux. L'objectif d'une diète protéique sera donc d'effacer complètement la cassette (diète complète) puis de ré-enregistrer dessus, progressivement par paliers, de nouveaux messages tant olfactif que visuel et gustatif : réapprendre donc à manger en redécouvrant les aliments (légumes frais, viandes ou poissons, féculents, fruits ...) et en maintenant un rythme de nouveau re-réglé de son alimentation.

Ce schéma thérapeutique n'est pas nouveau car il est déjà utilisé dans le schéma du sevrage alcoolique et le sevrage des drogues : arrêt souvent brutal sous surveillance avec substitution (ici protéines).

( Un complément d'information pourra être retrouvé sur ce domaine du comportemental dans mon livre "LE POIDS MENTAL" et "PROGRAMMEZ VOTRE REGIME" aux Editions ELLEBORE & CASTEILLA)

 

INDICATIONS DE LA DIÈTE PROTÉIQUE

Probablement pas à ceux qui désirent perdre 2 à 3 kilos pour mettre le petit string cet été (quoiqu'il vaut mieux une alimentation hypocalorique hyperprotidique sur une courte durée que de mettre en place n'importe quoi à base d'eau ou autres stupidités publicitaires !!!).

 

En fait ces régimes s'adressent à tous, surtout si l'amaigrissement doit-être rapide pour raisons médicales mais pas tous supporterons ce type d'alimentation. Affaire de goût surtout mais aussi affaire de style de vie et de psychologie qu'il faut absolument accepter et comprendre en tant que médecin; nous verrons que des alternatives existent permettant de réaliser des régimes hypocalorique hyperprotidiques.

 

Imaginez que vous ayez 20 Kgs à perdre ... et qu'il vous faut patienter 8 à 10 mois pour être enfin au poids souhaité !!! 8 à 10 mois de privations, d'angoisses, de pesées.

8 à 10 mois voire plus d'attente et de régime qui n'en fini plus !!!

Pour certains, c'est impossible d'être aussi patient (même si l'idéal serait de l'être et de perdre 3 à 4 Kgs par mois !). A nous de comprendre la demande et de nous y adapter ... avec une certaine dose de rigueur appliquée dans le soutien psychologique car l'obèse doit souvent être dirigé, canalisé et laissé sans choix, au début tout au moins...

une main de fer dans un gant de velours !

voilà ce que certains patients souhaitent de notre part.

 Les résultats sont d'autant meilleurs que les motivations sont fortes et structurellement construites mais de cela, vous vous en doutiez car les schémas sont toujours les mêmes dans la vie si l'on souhaite réussir quelque chose.

 

L'expérience montre qu'aucun à priori n'est en tout cas à poser pour débuter une diète protéique et ce quelque soit le niveau socioculturel des individus. Que de fois je me suis trompé dans mes visions de réussite ou d'échec pour mes patients ! Certes, plus la nécessité d'une bonne qualité gustative alimentaire est importante (ce sont nos patients qui aiment bien manger et qui ne peuvent se passer des bons plats ... mais aimeraient malgré tout maigrir, même un peu) et plus l'échec est fréquent et ce dès le début de la diète : c'est à peine si l'on peut la commencer. Cela sera alors au médecin de trouver le régime à proposer (Régime basse calorie équilibré à 1200-1400 calories, homéopathie vraie etc...) mais il est toujours nécessaire de se rappeler (et de le rappeler au patient) qu'à un moment ou à un autre ...

IL FAUDRA BIEN SE PRIVER DES ALIMENTS RICHES EN CALORIES (Graisses surtout) !

ET DONC

SE PRIVER UN PEU !

 

Certaines indications médicales sont intéressantes à évoquer :

* Le diabète : Il est utile de séparer trois domaines dans le cas des diabètes chez l'obèse. Le diabétique ayant un pancréas normal, sécrétant de l'insuline en quantité, et le diabétique commençant à avoir un pancréas perturbé ne satisfaisant plus les besoins (partiellement ou presque totalement).

. Chez certains diabétiques obèses, seul le régime pauvre en sucres sera suffisant et permettra ainsi de mettre le pancréas au repos. Les baisses de glycémie seront très nettes en diète protéique mais sans à coups, augmentant la motivation chez ces patients parfois pas encore sous traitement.

. Chez d'autres diabétiques ayant déjà un pancréas insuffisant et nécessitant des médications d'appoint par hypoglycémiants oraux, les résultats seront tout à fait identiques avec baisse des glycémies et baisse du poids. La mise en place de la diète protéique nécessite d'adapter le traitement à son début (diminuer les doses par 2 pendant les 2 premiers jours puis arrêt).

. Certains diabétiques plus gravement touchés nécessitent une petite dose d'insuline pour reposer le pancréas et permettre sa régénération hormonale. Une surveillance sanguine par glycomètre est ici importante à mettre en place afin de suivre la glycémie.

- Si le patient prend moins de 30 unités d'insuline, il est nécessaire de stopper d'emblée l'injection d'insuline dès le début de la diète protéique et ce afin d'éviter toute hypoglycémie.

- Si le patient est à des doses supérieures, l'on diminuera les doses d'insuline par deux pendant la première semaine puis arrêt de l'insuline la deuxième semaine, toujours sous surveillance sanguine.

* L'hypertension artérielle : Le surpoids est une cause importante d'HTA. Faire perdre du poids à son patient est un traitement souvent très efficace pour faire baisser sa tension artérielle. En cas d'apport médicamenteux, il est souhaitable de surveiller cette TA les premiers jours et souvent de baisser progressivement les médications. Prudence aussi dans l'emploi des diurétiques comme nous l'avons déjà vu. N'oublions pas que la présence d'une HTA est un facteur aggravant associé au diabète (Syndrome "X" de REAVEN) ; cette HTA réagit souvent bien aux inhibiteurs de l'enzyme de conversion.

* Les facteurs métaboliques de risques (Hypercholestérolémie, hyperuricémie, diabète) : A l'évidence toute perte de poids chez ces sujets souvent en surpoids, ne peut qu'améliorer le pronostic et éviter les complications propres à chacune de ces pathologies.

* L'insuffisance respiratoire et l'asthme : La présence de graisse en abondance au niveau abdominal souvent couplée à une faiblesse musculaire abdominale font que ces patients ont une gène respiratoire d'autant plus importante qu'ils sont gros; la montée des escaliers est pour eux très pénible tout comme le laçage des souliers (gène compressive), le sommeil est souvent perturbé et irrégulier accompagné de ronflements extrêmement fréquents chez l'obèse, ronflements disparaissant très souvent dès l'amaigrissement pour la joie de l'entourage.

* L'arthrose des membres inférieurs : La perte de poids ne peut qu'améliorer la surcharge mécanique sur les articulations; j'aime à rappeler que dans les courses de chevaux, lorsque l'on veut ralentir un cheval, on lui donne un handicap qui correspond à la pose de plomb dans la selle. Il en est de même quand on supporte 10, 20 voire plus de kilos.

Mettez-vous un sac à dos avec 10 kgs de cailloux dedans et vous verrez comme cela est pénible de le porter ... vos articulations et vos muscles ne peuvent que souffrir !

* La ménopause : Lors de la pré ménopause, la femme voit sa lipogénèse abdominale augmenter avec diminution de sa masse grasse fémorale; le passage du statut de femme pré ménopausée à celui de femme post ménopausée induit ainsi une augmentation de la masse grasse abdominale : passage donc à la forme "androïde" dont les complications sont plus graves (cardio-vasculaires , risques de cancers) mais dont les modifications de poids sont plus favorables surtout sous diète protéique. Notons que l'apport bien dosé d'hormone maintiendra la femme dans un statut gynoïde par augmentation de la lipogénèse fémorale et diminution de la lipolyse abdominale; ce schéma est plus difficile à faire maigrir mais l'apport hormonal rediminue les risques cardio-vasculaires ci-dessus décrits dans les formes androïdes.

Le problème de la ménopause est en fait souvent plus lié à une diminution du métabolisme de base (masse maigre décroît), à une diminution de la thermogenèse postprandiale alors que les repas sont plus riche en glucides (effet sérotoninergique stimulant l'appétit aux sucres augmenté lors de la ménopause) et à une diminution de la thermogenèse liée à une baisse de l'activité physique.

 

CONTRE-INDICATIONS À LA DIÈTE PROTÉIQUE

Bien sûr classiques sont les contre-indications suivantes :

* Grossesse, ce qui ne veut pas dire qu'une surveillance alimentaire stricte ne devra pas être mise en place, doublée d'un apport supplémentaire de protéines et ce pour éviter toute prise de poids excessive durant la gestation pouvant être la cause de gros poids de naissance ... source d'obésité plus tard.

* Allaitement : il n'y a jamais de nécessité et d'urgence pour la mise en route d'un régime chez une femme venant d'accoucher et qui allaite.

* Enfants de moins de 16 ans car l'enfant à un besoin accru de protéines pour sa croissance. Là encore, insistons sur le rôle de conseil du médecin dans l'éducation alimentaire de l'enfant et surtout de sa famille.

* Maladies aiguës du style infarctus du myocarde, accident cérébro-vasculaire ... où l'hypovolémie engendrée pourrait aggraver les symptômes voire entraîner une récidive. L'on préconise ainsi une attente de 6 mois pour démarrer tout régime.

* Les interventions chirurgicales : il est nécessaire d'attendre la fin de la convalescence, notamment dans les interventions cardiaque qui ne pourront que voire la symptomatologie s'améliorer si le sujet est obèse. Rappelons que chez l'obèse, outre les difficultés opératoires (masse graisseuses, cicatrisation etc...), il existe un risque anesthésique non négligeable lors de toute intervention chirurgicale (masse volumique).

* Insuffisance hépatique ... puisque le foie dégrade 60% des acides gras en corps cétoniques

* Insuffisance rénale (hyponatrémie réactionnelle) et insuffisance cardiaque (plus par risque de déplétion potassique des digitaliques souvent prescrits)

* Troubles digestifs chroniques (diarrhée chronique) mais il est rare de rencontrer des personnes obèses parmi ces populations.

* Comme toujours les problèmes psychiatriques et les antécédents graves d'instabilité psychologique.

 

Sont à rechercher dans le cas de la diète protéique, les contre-indications suivantes :

* Les troubles du rythme cardiaque (Hyper-excitabilité) car toute hypokaliémie pourrait avoir alors un retentissement beaucoup plus grave.

* Les sujets pratiquant des sports à risque (Plongée sous-marine, boxe, alpinisme, sports mécaniques) et/ou de haut niveau (intensité et fréquence d'efforts brutaux) devront provisoirement arrêter leurs activités car, je le rappelle, les stocks de sucre (glycogène) sont au plus bas et donc difficilement mobilisables dans ces activités utilisant la voie aérobique d'Embden-Meyerhoff (surtout dans un milieu nécessitant tout son mental).

* L'utilisation de diurétiques, surtout ceux de la famille des thiazidiques et des furosémides associés ou non, peut entraîner une hypokaliémie et sont donc contre-indiqués. Seuls la spironolactone ou le triamtérène peuvent être utilisés s'ils sont prescrits dans une indication médicale précise (oedème d'origine cardio-respiratoire par exemple ...).

* Prudence en cas d'utilisation de laxatifs.

 

MISE EN PLACE D'UNE DIÈTE PROTÉIQUE

Sous la surveillance et la prise en charge EXCLUSIVE d'un médecin

La mise en place de ces régimes (réservés au corps médical uniquement) permet souvent d'aboutir à des pertes de poids de 7 à 10 kilos en 4 semaines, poids perdu essentiellement au dépends des graisses (80%) et très peu des muscles, des viscères et de l'eau. L'amaigrissement sera parfois plus lent après quatre semaines car l'on note une diminution des dépenses énergétiques du métabolisme basal (qui se régularisera plus tard à un niveau adapté au nouveau profil physique).

 

Le début de la diète s'effectuera du jour au lendemain, sans aucune période préparatoire.

... question de décision. ...

MAINTENANT !

ou en tout cas en profitant d'une période favorable à la mise en place d'un régime; rappelons-nous qu'il existe toujours une foule d'excuses à ne pas démarrer (fêtes, mariages, décès, vacances ...) et qu'il est souhaitable de bien poser le patient DEVANT SES RESPONSABILITES. Pousser à l'utilisation d'un langage positif en éliminant les "peut-être, on verra, et si " etc...

La durée d'une diète varie selon les écoles; en France l'on se rapproche de 4 à 6 semaines mais aux USA et au CANADA, la durée peut-être beaucoup plus longue (plusieurs mois). En fait, tout dépendra de la motivation des individus, de la qualité des protéines (et non du niveau calorique) et de la qualité du suivi médico-psychologique.

L'expérience montre qu'il semble nécessaire de maintenir la diète protéique tant que l'individu la supporte parfaitement et qu'il est motivé pour poursuivre : c'est donc plus souvent à lui d'indiquer quand il souhaite stopper (sauf problème médical exceptionnel). Les interruptions de diète protéique sont en effet mal vécues surtout quand le régime marche bien et est bien supporté; la remise en place d'une deuxième diète rencontre alors dans ce cas plus de difficultés.

 

1 / LE BILAN DU PATIENT

Nous ne reviendrons pas sur le détail du bilan général du patient devant comporter les grands points suivants à noter sur une fiche médicale.

Interrogatoire personnel et familial

* Les régimes effectués et résultats : historique du poids

* Les antécédents médicaux et chirurgicaux

* Le style de vie (tabagisme, médicaments) et les activités sportives

* Les motivations

 

Hygiène alimentaire

* L'alimentation et ses déviations (rythme, lieux, quantité approximative, stimulations ...)

* Les aliments préférés et les erreurs "évaluées"

Photographies Face/Profil/Dos

Look du patient (Attention à lui, maquillage, façon de se vêtir, état de la peau ...)

Examen clinique

* Examen cardio-vasculaire avec ECG (TA et veines)

* Examen de la silhouette avec mensurations des zones suivantes : Genou, Entrecuisse, Bassin, Ombilic, sous-mamelonnaire ou mamelon, aisselle.

Aspect de l'abdomen et des seins (hypertrophie).

* Etat de la graisse et répartition :

. Androïde ou Gynoïde

. Graisse douloureuse ou non

* Calculs de base :

- Poids nu et taille

- Calcul des diamètres taille - hanche

- Impédancemétrie permettant de calculer la masse maigre, grasse

  eau, poids idéal et métabolisme de base approximatif.

- Calcul du pli cutané

* Rhumatologie avec aspect de l'ossature, déviation des axes des membres inférieurs, scoliose ...

Bilan biologique : Utiliser des dosages récents de moins de 3 à 6 mois (RMO) sinon

* NFS - VS

* Glycémie à jeun

* Cholestérol avec HDL et LDL

* Triglycérides

* Uricémie

* Urée

* Transaminases

* Ionogramme sanguin

* TSH

Tout autre examen est fonction de l'interrogatoire et de l'examen clinique.

Bilan radiologique si nécessaire : selle turcique notamment, rhumatologie ...

 

2 / DEBUT DU PROTOCOLE AVEC SUBSTITUTS OU PHASE ACTIVE

Le début avec des substituts alimentaires sous forme de poudre est souhaitable car simple à mettre en place. La qualité des substituts sera avant tout à rechercher : Haute valeur biologique des protéines utilisées dont l'indice chimique est supérieur à 100 et devant contenir les 8 Acides Aminés Essentiels non synthétisables par l'organisme - Le prix devra être raisonnable et l'expérience montre que dans ce cas il n'est pas un obstacle surtout quand on prend la peine d'expliquer le pourquoi à son patient (Correspond approximativement au prix dépensé pour sa propre alimentation par mois + un supplément inévitable ... qui correspondra sûrement aux restaurants et erreurs commises ...). Les substituts offrent souvent de nombreux goûts à disposition (goût salé, sucrés à l'aspartam, barres...) ce qui permet de varier l'aspect gustatif des repas. De nombreuses marques existent sur le marché pharmaceutique comme PROTEIFINE-YSONUT®, NUTRIX®, NUTRISSIMO®, etc...

Les substituts actuels sont pratiquement toujours à base de protéines lactées et de protéines d'origines végétales (Soja). La prudence s'impose pour les protéines d'origine animales (collagène donnant la gélatine) qui devront toujours être associées avec les précédentes car elles sont de moindre qualité en acides aminés.

Avoir toujours en tête que le protocole est précis et qu'il est fortement souhaitable de le suivre ... à la lettre ... afin d'obtenir la meilleure réponse rapide possible de la part de l'organisme !

La quantité de protéine à prescrire sera toujours la suivante selon le protocole de Blackburn :

1,2 Gr. par kilo de poids idéal et par jour pour les femmes

1,5 Gr. par kilo de poids idéal et par jour pour les hommes

Exemple : Poids idéal de 60 Kgs. soit 1,5 Gr * 60 = 90 Gr. de protéines à prescrire par jour.

Apport de légumes : L'apport sucré ne devant pas dépasser 30 Gr. par jour (Cf. sous peine de ne pas passer par les voies métaboliques de lipolyse recherchées), il sera nécessaire de veiller à un apport correct en légumes peu sucré qui auront de nombreux avantages :

* Eviter la constipation par effet fibre et remplir le colon (effet pléthore)

* Maintenir le fonctionnement du tube digestif (mâcher des aliments)

* Ils sont souvent riches en potassium, en vitamines et en oligo-éléments.

Voici une liste préférentielle des légumes autorisés; ceux qui ne sont pas écrits sont donc interdits :

Légumes permis à volonté : Salades vertes, Céleri , Concombre, Radis

Légumes modérément autorisés : Champignons de Paris, Artichaut, Asperges, Aubergines, Fenouils, Bettes, Chicorée, Choux, Chou-fleur, Christophine, Courgette, 1 Tomate par repas, Brocoli, Navet, Poireaux, Cresson, Endive, Fèves cuites, Epinards, Persil, Poivron, Pousse de Soja, Haricots verts.

Tous légumes dont l'apport sucré est sensiblement inférieur à 5 Gr. pour 100 Gr.

Une quantité de 250 à 300 Gr. est amplement suffisante. Ces légumes peuvent se prendre crus ou cuits en soupe; pour la soupe, laver les légumes sans les éplucher (conserve certaines vitamines et oligo-éléments) et les faire cuire. Quand ils sont cuits, garder le jus de cuisson pour s'en servir comme fond de soupe (avec le sachet de protéine par exemple).

Assaisonnements :

Poivre, Vinaigre, Moutarde forte, Jus de citron ou pamplemousse blanc, toutes les fines herbes et aromates, cornichons, toutes les poudres (ail, oignon, échalote etc...).

I C. à soupe de Yogourt ou Fromage Blanc à 0 % M.G ou d'Huile de Paraffine (ACAL® ou RESTRICAL®) permettront aussi de lier la sauce de l'améliore sans apport de graisse ou de sucres.

Pensez à saler régulièrement (une pincée) les salades et les soupes mais sans excès.

 

L'ordonnance de démarrage sera donc en moyenne la suivante en variant au mieux les parfums :

* Petit Déjeuner : 1 sachet (soit 15 Gr. de protéine)

* Déjeuner : 1 sachet avec 200à 300 Gr. de légumes

(Salades crues le midi + 1 sachet dessert nécessitant de l'eau froide et donc facilement préparable pour le repas de midi en entreprise)

* Vers 16 / 17H : 1 sachet

* Dîner : 1 sachet avec 200 à 300 Gr. de légumes

(Soupe de légumes le soir + 1 sachet soupe)

Boissons :

1 litre 1/2 d'eau par jour

Eau minérale plate (Evian, Vittel, Contrex) ou Boisson gazeuse non sucrée

Café noir sans sucre (édulcorant permis)

Thé faible, noir sans sucre

Infusions : Tilleul, menthe, verveine, camomille, oranger

Une larme de lait écrémé peut-être autorisée pour ceux qui ne peuvent pas s'en passer.

 

3 / DEBUT DU PROTOCOLE SANS SUBSTITUTS

Avoir toujours en tête que le protocole est précis et qu'il est fortement souhaitable de le suivre ... à la lettre ... afin d'obtenir la meilleure réponse rapide possible de la part de l'organisme !

La quantité de protéine à prescrire sera toujours la même que précédemment mais est parfois plus complexe à cerner ici.

Légumes et assaisonnements sont identiques ainsi que les boissons.

L'ordonnance de démarrage sera donc en moyenne la suivante (pour un objectif de 60 kgs. Poids idéal) :

* Petit Déjeuner : 100 Gr. de Fromage Blanc 0% M.G avec 1 blanc d'oeuf battu (des poudres diététiques existent dans les grandes surfaces afin d'améliorer les goûts (VAHINE).

* Déjeuner : 130 Gr. de viande maigre pesée crue avec 200 à 300 Gr. de légumes

* Vers 16 / 17H : 100 Gr. de fromage Blanc 0% ou 1 yaourt maigre

* Dîner : 150 Gr. de poisson maigre pesé cru maigre avec 200 à 300 Gr. de légumes

Cuissons : La cuisson vapeur, la cuisson en papillotes, la cuisson en papier aluminium, la cuisson en autocuiseur, la cuisson à l'étouffée, la cuisson au gril ou à la broche, la cuisson sous vide ou au micro-ondes; ces cuissons n'apportent aucune calorie et redonnent souvent leur vraie saveur aux aliments sans apports de calories ! Elles n'altèrent que peu la richesse en oligo-éléments et en vitamines et ne nécessitent pas de graisse pour faire cuire les aliments ce qui est un énorme avantage dans un régime hypocalorique voire même dans la vie de tous les jours pour celui qui souhaite manger d'une façon agréable et saine. En ce qui concerne les viandes et les poissons, tous les types de cuissons sont utilisables afin d'éviter la cuisson grasse et surtout la friture.

Saisir la viande (ou poisson) sans aucun produit sur une poêle n'attachant pas. Quand la viande est cuite, la retirer et fermer le feu; déglacer avec du Fromage blanc 0 ou 10% de MG.

Pensez aussi à parfumer les eaux de cuisson (bouillon cube ou aromates ...) et conservez ces eaux de cuisson car elles sont souvent enrichies en vitamines et oligo-éléments.

 

Sauces : Utilisez au maximum dans vos plats des herbes et aromates, permettant une cuisine acalorique goûteuse.

- Persil - Origan - Cerfeuil - Laurier

- Menthe - Romarin - Basilic - Genièvre

- Sarriette - Coriandre - Fenouil - Anis

- Thym - Cumin - Ail - Oignon

- Echalote - Ciboulette

Sans oublier les EPICES et CONDIMENTS suivants :

- Clou de girofle - Poivre - Câpres - Curry

- Cannelle - Paprika - Gingembre - Safran

- Moutardes - Le tabasco (piments)

- Cornichons - Pickles

- Coulis de Tomates - Sauces orientales

Sachez utiliser les vinaigres, jus de citron, voire l'alcool (dans certaines marinades ou pour flamber une viande ou un poisson car l'alcool s'évapore en laissant le parfum).

Pensez à napper les aliments avec des sauces sans matières grasses ni sucre :

- Coulis de tomates, de champignons, de cresson ...

- Gelée en poudre : oeuf en gelée, poisson en gelée ... ou gélatine en feuilles.

Viandes : Toutes les viandes sont autorisées SAUF Porc, Agneau, Mouton, Canard, Oie, la peau et le gras. Préférer les viandes les plus maigres du style cheval et volailles,.les abats.

Poissons : Tous les poissons en évitant l'excès de Hareng, Thon, Anchois, Maquereau.

 

4 / LES MEDICATIONS A AJOUTER

Les vitamines et oligo-éléments

* Le potassium : Nous avons déjà évoqué la fuite de Potassium dans ce type de régime ainsi que l'acidose associée. L'apport de potassium sous forme de tartrate ou de bicarbonate sera donc nécessairement de 40 à 70 meq. par jour (soit 5 à 8 Gr.). Cet apport est OBLIGATOIRE afin d'éviter tout risque cardio-vasculaire.

* Le calcium : Selon certains médecins, il semble nécessaire d'apporter dès le début de la diète un apport d'au moins 1 Gr. de calcium pour compenser le catabolisme osseux.

* Le sodium sera conseillé à raison de 2 à 5 Gr. par jour sous forme de comprimé ou d'une pincée de sel aux repas.

* Vitamines et oligo-éléments : Rappelons que lors d'une diète protéique, il n'y a pas de prescription de fruits car ils sont trop riches en sucre. Chaque médecin aura donc à donner sa prescription habituelle pour palier à ces manques en vitamines et oligo-éléments. Par contre il est nécessaire de se souvenir que les légumes en possèdent une certaine quantité :

. Provitamine A dans Oseille, Cerfeuil, Epinard, Navet, Pissenlit, Persil, Scarole, Chou Rouge, Laitue

. Vitamine C dans Persil, Navet, Oseille, Poivron vert, Fenouil, Piment, Cresson, Chou rouge, Chou fleur, Epinards crus, Mâche, Citron frais.

. Vitamine E dans Soja, Asperge, Epinard cuits, Persil.

. Fer dans le Persil, Epinard cru, Cresson, Pissenlit, radis.

. Potassium dans le Soja, Persil, Blette, Epinard cru, Artichaut, Champignon.

Les normes actuelles (Cf. Astra Calvé Information) sont les suivantes pour l'apport des vitamines et oligo-éléments :

Vitamine A : 5000 U.I / J. Vitamine D : 400 U.I / J. Vitamine E : 15 U.I / J.

Vitamine B1 : 1,5 mg./ J. Vitamine B2 : 1,8 mg./ J. Vitamine B5 : 10 mg./ J.

Vitamine B6 : 2 mg./ J. Vitamine PP : 25 mg./ J. Vitamine B12 : 3 microGr./ J.

Vitamine C : 100 mg./ J. Calcium : 800 mg./ J. Phosphore : 800 mg./ J.

Sodium : 2 à 5 Gr./ J. Potassium : 40 à 70 meq./ J. Magnésium : 350 mg./ J.

Fer : 10 à 20 mg./ J. Iode : 120 microGr./ J. Zinc : 15 mg./ J.

Cuivre : 3 mg./J. Manganèse : 10 mg./J.

Les adjuvants au régime

Aucun n'est réellement utile mais j'utilise volontiers afin de jouer sur le terrain :

* Des veinotoniques ... parfumés ... que l'on mélange dans l'eau (environ un magnum par jour) ce qui lui donne du goût et favorise sa prise régulière.

* Des mélanges de plantes diurétiques (extrait de Rhamnus, Paliurus, Prêle, Pissenlit, Cassis, Artichaut ...) afin d'augmenter la diurèse

et favoriser ainsi la chasse veino-lymphatique et la vidange rénale des déchets du catabolisme des graisses.

* Certains mélanges de plantes anxiolytiques doux du style Aubépine, Passiflore, Paullinia, Valériane, Kola, Ballote ...

* Certains produits "pompant" les gaz abdominaux souvent désagréable et gênant.

 

Et le plus à conseiller sans insister... au début :

Pratiquer une activité physique douce de détente afin d'augmenter au plus son métabolisme de base. L'idéal sera la pratique de la marche, de la natation, du golf; le tout est de trouver une activité POUR SOI, agréable et non intense.

 

LES INCONVÉNIENTS

Certains sont recherchés :

* Absence de faim ... lié au taux élevé de l'acétone. rappelons malheureusement que ce manque d'appétit n'élimine pas la gourmandise ni le cercle mental stimulant l'appétit (vision, odeurs, imagination ...) surtout si l'environnement n'est pas générateur d'un soutien psychologique correctement adapté.

* Euphorie voire nervosité, insomnie, tous symptômes "d'hyper-acétonémie" devant rester dans des limites acceptables pour soi et/ou l'environnement et pouvant nécessiter l'adjonction de psycho-régulateurs (homéopathie +++). Notons au passage que je n'ai jamais noté de syndrome dépressif au cours de ces régimes et que cet état d'euphorie ou de nervosisme doit probablement y être pour quelque chose.

D'autres sont plus facilement présent lors de la diète protéique :

* Certains sont toujours passagers, non obligatoires, et liés à la période de montée du taux d'acétone dans le sang : quand le taux d'acétone sera suffisamment élevé, ces troubles disparaissent pratiquement tout le temps mais ils peuvent réapparaître lors de toute modification de ce taux (prise de sucre notamment). Ces troubles apparaissent chez 1 personne sur 4.

- Céphalées qui peuvent nécessiter une prise d'Aspirine ou autres produits ...

- Nausées ou vomissements devant amener à la prise d'antiémétique en comprimés et non en sirop (sucré !)

- Faim conduisant à augmenter provisoirement l'apport protéique et/ou de légumes.

* Mauvaise haleine : Souvent constante (signant la bonne poursuite de la diète) elle est liée à l'élimination des corps cétoniques par la voie pulmonaire. Notons ici la présence d'acétone dans les urines, autre voie d'élimination des corps cétoniques et autre signe non inquiétant prouvant la bonne marche de la diète.

* Gaz et flatulences sont des troubles passagers fréquents souvent liés à une alimentation enrichie en légumes crus. Le fait de cuire les légumes en atténuera les conséquences; il est important de conserver ces légumes entiers et non de les passer (ou écraser) : en effet, le bol alimentaire entraînera ainsi une sensation de pléthore dans l'estomac et l' absorption digestive en sera ralentie grâce à l'effet fibre. Penser à cuire les légumes au besoin après lavage mais non épluchage (l'on protège et garde ainsi certaines vitamines et oligo-éléments qui ne seront pas détruites par la chaleur).

* Diarrhée devant conduire, si elle persiste, à l'arrêt de la diète; elle peut être probablement liée soit à un phénomène réflexe digestif devant l'apport excessif de fibres et d'aliments liquides, soit à une intolérance aux protéines plus rare.

* Constipation souvent non réelle ni grave si elle ne dépasse pas 3 jours ni ne devient douloureuse. Elle est toute relative car l'intestin contient peu d'aliments; il ne fonctionne alors qu'au ralenti. Son traitement doit être simple : apport d'eau associé à des régulateurs doux.

* Crise de goutte par élévation du catabolisme protéique sur certains terrains réceptifs (déséquilibre alimentaire antérieur).

* Exceptionnellement chez certains sujets (1%) la mise en place d'une diète protéique se fait extrêmement difficilement avec vomissements, céphalées, diarrhées, hypotension, impression de malaise général; S'agit-il d'une intolérance aux protéines voire d'une mauvaise adaptation de l'organisme à la montée de l'acétone qui semble plus probable ? De toute façon, l'arrêt s'impose remplacé par un régime plus traditionnel car il ne sert çà rien de s'entêter : les sujets sont "trop mal".

 

Certains troubles plus rares sont présents quelque soit le régime réalisé :

* L'hypotension artérielle souvent orthostatique pouvant être liée à deux mécanismes :

- Une baisse des volumes intra-vasculaire; l'apport augmenté d'eau et de sodium corrigera cet état.

- Une baisse du taux de potassium : l'adjonction obligatoire de potassium en comprimés éliminera cette éventualité (1.5 Gr. par jour minimum)

* Crampes et faiblesse musculaire, lourdeur du rachis, impression de vide ... : ces signes ont pour cause soit une baisse de potassium, soit une baisse plus rare du calcium, souvent associé à un terrain veineux insuffisant qu'il est nécessaire de stimuler par la prescription de veinotoniques.

* Frilosité : Fréquente dans tout régime au bout d'un certain temps; elle est liée à plusieurs mécanismes dont la diminution du pannicule adipeux protecteur et la diminution (protectrice) du métabolisme de base.

* Chute des cheveux : plus rare, toujours transitoire et liée à un ralentissement du cycle pilaire doublé parfois d'une baisse d'apport en vitamines du groupe B.

* Troubles des règles : ils sont assez fréquents (augmentation de fréquence, abondance variable, saut de cycle...) dans tout régime. Rappelons pour expliquer ces phénomènes que le tissu adipeux de la femme est un "organe hormonal" assurant une partie de la synthèse des oestrogènes.

 

D'autres pour terminer se retrouve sur des diètes protéique de longue durée, lorsque le poids cible est de plus en plus proche et que l'amaigrissement a été important (supérieur à 20 Kgs.) :

* Asthénie plus liée à un manque de diversification de l'alimentation.

* Instabilité et sensation de déséquilibre du corps dans les mouvements rapides. Certes liés au début à une hypovolémie réactionnelle (hypotension), ces troubles apparaissent notamment quand la perte de poids a été importante et rapide. Le centre de gravité du corps n'a pas eu le temps de se stabiliser à un nouveau niveau d'équilibre. La prescription de mouvements moins brutaux couplée à 2 à 3 séances de rééducation par un ostéopathe permettront de retrouver ses points d'équilibres par rapport à son nouveau schéma corporel.

* Phénomène de plateau : comme dans tout régime, un phénomène de plateau du poids peut se mettre en place et ce pour diverses raisons :

- Un organisme en bonne santé lutte contre tout amaigrissement. Il en est de même dans une diète protéique. L'un des éléments régulateur sera la baisse du métabolisme de base : l'organisme freine ses dépenses afin de moins brûler ses calories et ce pour les économiser au cas où ... Passé un certain temps, rarement long dans les diètes protéiques, le rythme de perte de poids se rétablira, devenant de plus en plus faible au fur et à mesure du rapprochement de l'organisme vers son poids idéal.

Il est malgré tout utile de rappeler que la seule source alimentaire provient de l'apport de protéine et que inexorablement l'organisme aura à puiser dans ses réserves de graisse ... pour assurer son fonctionnement énergétique. Qu'on le veuille ou non : l'amaigrissement ne peut que se poursuivre dans un schéma de diète protéique !

- Des compensations hormonales peuvent venir bloquer provisoirement toute perte de poids (Rôle important du stress et de son cortège hormonal, phase prémenstruelle +++, hypothyroïdie réactionnelle, etc...).

- Rappelons aussi que la pratique d'activité sportive à un rythme trop soutenu pendant une diète protéique peut entraîner une augmentation du stock musculaire et donc laisser croire à une absence d'amaigrissement.

- Parfois c'est l'individu qui "craque psychologiquement" et s'alimente d'une façon avouée ou non. Patience, écoute et compréhension (toujours se demander ce que nous ferions à la place du patient ?) doivent permettre de passer le cap sans culpabiliser le patient ... et le médecin.

 

BIOLOGIQUEMENT l'on peut observer :

* Baisse de la kaliémie

* Elévation de l'uricémie

* Baisse de la natrémie

* Baisse tardive de la calcémie

* Hémoconcentration par déshydratation

* Acétonurie variable

Chacune de ces anomalies est expliquée par la physiologie des diètes protéiques (Cf.).

 

SUIVI DE LA DIÈTE PROTÉIQUE

Le rythme des visites chez le médecin sera de :

* 1 visite tous les 15 jours tant que l'on est en diète complète

* 1 visite tous les 21 à 30 jours lors de la remontée alimentaire.

Ce rythme est volontairement fréquent pour plusieurs raisons :

- L'apport calorique étant très souvent de moins de 500 Kcal. par jour, nos patients ont besoin d'être rassuré sur l'absence de problèmes médicaux.

- Ce régime étant parfois psychologiquement "difficile" à supporter, le soutien du praticien s'impose afin d'aider au maintien des motivations et de féliciter tout résultat positif.

- Un examen clinique régulier avec mensurations (toujours modifications motivantes sur 15 jours) et contrôle de l'impédancemétrie (vérifie la baisse de la masse graisseuse sans modification de la masse maigre ni de l'eau) s'impose pour s'assurer d'une bonne évolution clinique.

- Il permet de vérifier l'absence de troubles du style fatigue anormale, crampes, lourdeur de dos, malaises hypotensif, vomissements, diarrhées, ... troubles pouvant nécessiter un complément médicamenteux ou une pause alimentaire (introduction de petites quantités de viandes ou poissons par exemple).

- Il permet la vérification du bon déroulement biologique de la diète par le contrôle des examens suivants :

1. Ionogramme sanguin et uricémie tous les 15 à 21 jours

2. Sucre + Acétone + Albumine tous les 8 à 10 jours. La normalité est de toujours rencontrer des taux d'acétone élevé dans les urines (++ à +++); l'expérience montre que, bien que nos patients suivent parfaitement la diète, ces croix n'y sont pas toujours ! Est-ce un mensonge de nos patients, une réalité biologique (élimination urinaire faible au profit de l'élimination respiratoire ???) ne soyons pas trop CRITIQUE ni vindicatif ou culpabilisant contre ces patients et en fait le critère sera la faim ou non : s'ils n'ont pas faim et qu'ils continuent de maigrir en étant en forme, tout va bien !

3. E.C.G tous les 2 mois

4. Photos tous les 2 mois car ... l'on ne se voit pas maigrir !

- Il permet d'adapter la remontée alimentaire

- Et surtout ce suivi régulier permet la construction d'un rapport de confiance entre le patient et son praticien, rapport fondamental pour la poursuite du régime.

 

ÉVOLUTION DURANT LA DIÈTE PROTÉIQUE

Le poids évolue d'une façon assez rapide en donnant souvent au début une perte de 7 à 10 Kgs le premier mois. Certes la perte sera plus modeste ensuite mais tournera toujours à peu près régulièrement autour de 4 à 6 Kgs. par mois. Les calculs réguliers notamment en impédancemétrie montrent régulièrement une baisse de la masse graisseuse sans atteinte de la masse maigre, ce qui est rassurant quant au principe de la diète protéique.

 

La surveillance régulière des mensurations permet de montrer au patient que le poids se modifie mais aussi les centimètres, centimètres qui se corroborent avec la taille des vêtements. Une photographie pourra de nouveau être effectuée au bout de 1 à 2 mois, photographie toujours intéressante pour le patient qui voit les changements, ce qui augmente sa motivation. Notons que l'évolution des centimètres ne se fait pas régulièrement car certaines graisses "fondent" facilement et d'autres plus lentement (les graisses profondes enrobant les organes sont celles qui "fondent" le plus vite).

 

L'état de la peau sera surveillé; certes l'amaigrissement étant rapide, une ptôse cutanée est fréquente en cas d'amaigrissement important (ce qui est parfaitement normal quand on a pris de nombreux kilos en quelques années car la peau a été longuement distendue, présentant parfois de nombreuses vergetures). Patience expliquée au patient pour retrouver une peau retendue : tant d'année de distension ... tant de mois de récupération !

L'apport de protéine améliorera la qualité de la peau en assurant une meilleure nutrition cutanée qui devra de plus être mieux hydratée (massage avec crème ou lotion hydratante). L'on comprend ainsi l'importance de l'adjonction de soins paramédicaux du type thalassothérapie qui ne peut qu'améliorer la peau par le biais de massage tonifiant (par l'eau ou les mains) avec adjonction d'oligo-éléments.

Parfois la rétraction cutanée ne pourra plus se faire (peau trop âgée sans assez d'élastine dans son tissu conjonctif) : seule la chirurgie pourra être proposée (lipoaspiration, lipectomie).

Des techniques médicales peuvent être aussi associées (mésothérapie, cellulolypolyse) donnant des résultats particulièrement intéressants car il semble que l'acidité métabolique rencontrée dans la diète protéique accroit les effets de ces techniques (par ionisation accrue des produits ou des courants).

 

Pause ou arrêt de la diète, que faire ? La durée de la diète est souvent une question posée à nous médecins; il est toujours difficile de donner une réponse au démarrage d'une diète sur la durée du régime proposé car la durée de la diète est très individuelle.

Il est vrai qu'il vaut mieux poursuivre la diète jusqu'à obtention du poids le plus proche souhaité car l'expérience montre qu'il est toujours difficile de stopper puis reprendre ce régime.

 

LA REMONTÉE CALORIQUE

En plongée sous marine, toute remontée trop rapide peut entraîner un accident de décompression quand la plongée a été longue. Des paliers sont OBLIGATOIRES pour permettre le dégazage de l'azote dans le sang. Une remontée trop rapide peut aussi entraîner une surpression pulmonaire par ré augmentation brutale des volumes d'air dans les poumons : seule une remontée lente permet aussi d'éviter les troubles liés à ces modifications de volumes trop rapide.

 

Le schéma est identique ici : toute remontée trop rapide et mal équilibrée entraînera une remontée du poids et les causes d'échec sont identiques ici aux autres régimes. Nous avons dans le cas d'une diète protéique volontairement "cassé" le rythme et la qualité de l'alimentation pour créer un nouvel état de re-découverte alimentaire : la cassette est remise maintenant à zéro. Les anciennes erreurs et/ou goûts sont éliminés ou modifiés; la diète permet en plus d'assurer une diminution de la taille de l'estomac, une moindre envie de manger et l'attirance vers les plats très sucrés et/ou trop riche en graisses est moins importante.

 

C'est sur ce terrain neuf que devra se reconstruire la base d'une nouvelle hygiène alimentaire, seule garante d'un maintien définitif du poids.

 

La remontée calorique se fera progressivement par paliers de 2 à 300 Kcal. par quinzaine voire plus longtemps si la diète a été maintenue plus longtemps.

 

1 / PREMIER PALIER (600 calories)

* Introduction du repas de midi (de préférence):

* 130 Gr. de viande pesée crue (Cf.) ou 150 Gr. de poisson pesé cru (Cf.) ou 2 oeufs (sans graisse) ou 100 Gr. de jambon maigre

+ 250 Gr. des légumes autorisés

* Introduction d'un fruit : 1 pomme, 1 poire, 1 orange, 2 mandarines, 1/2 pamplemousse, 1/2 melon, 1/4 de pastèque, 1 pêche, 2 prunes, 150 Gr. de fraise, 150 Gr. de framboises, mûres, groseilles à maquereau ou myrtilles, 1 kiwi, 1/4 d'ananas frais, 100 Gr. de cerises, 100 Gr. de salade de fruits (précédents) assaisonnées au citron,, 4 figues, 1/2 Goyave, 50 Gr. de letchis, 1 Papaye,

(Les jus de fruits sont toujours plus sucrés que le fruit naturel !)

* Les autres repas restent à base de substitut ou assimilé

 

2 / DEUXIEME PALIER (800 calories)

* Maintien du repas de midi comme ci-dessus.

* Introduction du repas du soir (Viandes à midi de préférence et le soir) :

* 150 Gr. de poisson pesé cru (Cf.) ou 2 oeufs (sans graisse) ou 100 Gr. de jambon maigre

+ 250 Gr. des légumes autorisés

* Un dessert lacté : 1 Yaourt (125 Gr.) nature ou 3 C.à soupe de Fromage Blanc à 0 ou 10% de MG ou 100 Gr. de compote sans sucre. Penser à utiliser :

- Le cacao sans sucre - Les bâtons de vanille

- L'extrait de café - Extraits ou coulis de fruits

- L'eau de fleur d'oranger - La cannelle

* Les autres repas restent à base de substitut ou assimilé

 

3 / TROISIEME PALIER (1000 calories)

* Maintien du repas de midi et du soir comme ci-dessus.

* Introduction des féculents dans un petit déjeuner plus complet :

* 2 tranches de pain de 30 Gr. (complet 5 céréales par exemple grillé) ou 4 biscottes

+ Beurre allégé ou margarine raclé sur le pain

+ 1 C.à café de compote sans adjonction de sucre par tranche de pain

* 1 Yaourt (125 Gr.) nature ou 3 C.à soupe de Fromage Blanc à 0 ou 10% de MG ou 1 tranche de jambon maigre sans gras ou 1 oeuf sans gras (maximum 5 à 6 oeufs par semaine).

* Les autres repas restent à base de substitut ou assimilé : il ne reste plus bien souvent que l'encas de 17H. qui, à mon avis reste fondamental pour éviter tout grignotage avant le repas du soir. Ce grignotage est fréquent chez la femme notamment car elle doit assurer le 16H des enfants et préparer le repas familial ... source de tentations.

 

4 / QUATRIEME PALIER (1200 calories)

* Maintien du petit-déjeuner comme ci-dessus.

* Maintien du repas du soir comme ci-dessus.

* Maintien du repas de midi avec introduction des féculents :

* Salades vertes, céleri, concombres, radis à volonté

* 130 Gr. de viande pesée crue (Cf.) ou 150 Gr. de poisson pesé cru (Cf.) ou 2 oeufs (sans graisse) ou 100 Gr. de jambon maigre (Ce sont en fait des portions pratiquement normales)

+ 100 Gr. des légumes autorisés toujours mélangés aux féculents (le mélange des fibres des légumes ralentit l'absorption des féculents maintenant ainsi une glycémie stable)

Plus en alternance :

* Soit 1 Pomme de Terre ou 2 C.à soupe de Maïs ou de Petit-Pois ou Flageolet ... ou 50 Gr. de riz ou de pâtes ou semoule ....

* Soit 150 Gr. de légumes + 1 tranche de pain + 1 portion de fromage

Les fromages conseillés sont les suivants par ordre progressif :

Chèvre, Fromages à pâte molle 15 à 20 Gr. de M.G

Brie, Camembert, St.Marcellin 20 à 25 Gr.

Munster, Pont l'Evêque, Vacherin idem avec sucre

Hollande, Port Salut, Gouda 25 à 30 Gr.

Gruyère, Roquefort, Bleus + de 30 gr. de M.G

* 1 Fruit (Cf.)

* L'encas de 17H. reste pour éviter tout grignotage et pourra comporter :

- 1 sachet de protéine ou 1 barre protéinée ou

- 2 verres de lait ou 1 yaourt ou 125 Gr. de Fromage Blanc à 0 ou 10% MG. parfumés (Cf.)

 

5 / PHASE DE MAINTIEN = NOUVELLE HYGIENE ALIMENTAIRE (1400 cal. et plus)

Vous remarquerez que nous voici maintenant à une ALIMENTATION PRESQUE NORMALE et bien souvent bien mieux équilibrée qu'avant le début du régime, avec une autorisation de manger de presque TOUT ... mais modérément ! L'apprentissage d'une nouvelle hygiène alimentaire se fait et continue de se faire par le biais d'introduction de nouveaux aliments (et donc de nouveaux goûts) tous les 15 à 21 jours.

 

L'idéal sera de respecter l'un des grands principes suivant de l'alimentation :

Petit-déjeuner d'Empereur !

Déjeuner de Prince !

Dîner de Mendiant !

 

Les modifications de l'alimentation se feront maintenant en fonction des modifications de poids :

a) Le sujet continue de maigrir avec l'apport du palier N°4 : il faudra augmenter l'alimentation en jouant de la façon suivante :

* Maintien du petit-déjeuner comme ci-dessus avec au besoin 1 fruit en plus

* Maintien du repas de midi avec féculents en augmentant de 50 Gr. les rations.

* Encas vers 16-17H.

* Maintien du repas du soir comme ci-dessus sans modifications

b) Le sujet ne maigrit plus et l'on est au poids idéal : pas de changement avec le palier N°4

c) Le sujet doit encore maigrir ou a légèrement repris du poids : Revenir au besoin au palier N°3

d) De toute façon, la vie est aussi faite de repas parfois plus important que d'autres; il sera alors nécessaire de revenir au palier précédent où l'on est.

 

Il est utopique de vouloir à tout pris maintenir un poids stable; en effet le poids oscille régulièrement autour d'une valeur d'équilibre qui sera fonction des apports mais aussi des sorties. A chacun donc de trouver son équilibre tout en sachant que les oscillations doivent-être minimes, sans JAMAIS accepter les points suivants :

- De revenir à une taille supérieure de vêtements ou de ceinture.

- D'apprendre à compenser les repas s'ils sont trop riches (ce qui peut arriver) : tout repas trop riche sera compensé par un ou deux repas plus léger, sans jamais toucher au petit-déjeuner qui restera toujours identique. Pour cela l'on peut d'aider :

De substituts équilibrés (55% de Glucides, 30% de Protéines, 5% de Lipides + Vitamines etc...) à moins de 200 Kcal.

De plats allégés vendus tel quel dans le commerce et à réchauffer au micro-ondes par exemple.

D'un repas type Palier N°2.

Toute reprise de poids IMPOSE de revenir au palier précédent le temps nécessaire.

De ne jamais se laisser aller à de petites prises de poids, petites mais régulières, qui font qu'à un moment donné l'on est surpris par l'importance du poids repris.

De ne jamais accepter de changer de dizaine de poids !

 

LES RÉSULTATS

Il existe peu de statistiques dans ce domaine : l'expérience personnelle doublée des nombreuses discussions et rencontres avec des confrères pratiquant ce type de régime en ambulatoire donne approximativement les résultats suivants :

PATIENTS PERDUS DE VUE

A 6 MOIS A 1 AN A 2 ANS

15%        20%     25%

 

ECHECS

A 6 MOIS A 1 AN A 2 ANS

25%      30% 50%

 

REUSSITE

A 6 MOIS A 1 AN A 2 ANS

60%        50%           25%

 

Un fait certain est que les échecs sur le long terme semblent beaucoup moins fréquents qu'avec les autres types de régimes (suivi plus régulier et psychologie spécifique réadaptée Cf.). Les meilleurs résultats existent, comme l'on peut s'en douter, avec les individus ayant mis en place de nouveaux verrous mentaux concernant leur alimentation et leur image de soi.

 

Les modifications du poids sont souvent plus rapides chez l'homme que chez la femme car les graisses sont des graisses profondes "enrobant les organes" sur un terrain d'obésité androïde.

Chez la femme, l'amaigrissement est toujours plus lent quand la disposition des graisses est gynoïde ce d'autant qu'un terrain hormonal réceptif est présent. Ces graisses s'inflamment facilement et sont à l'origine d'une fibrose conjonctive locale (terrain veineux, terrain hormonal, stress ...) enserrant les lobules graisseux, créant ainsi un terrain favorable à l'apparition du cercle vicieux de la cellulite beaucoup plus réfractaire aux régimes.

 

Pour conclure, rappelez-vous de toute façon le point suivant : Il en est dans les régimes comme avec un banquier: un petit découvert vous est autorisé (petite prise de poids) et l'on peut évoluer de temps en temps en rouge avec l'accord du banquier ! Le tout est qu'à un moment (voire même assez souvent) le compte reste positif au dessus du zéro car si le rouge est trop fréquent il ne restera plus qu'à changer de banquier ... ou de médecin ... mais ce ne sera pas la faute du banquier !

A chacun de bien se regarder dans le miroir !

 

 

BIBLIOGRAPHIE

Les mangeurs inégaux - M.APFELBAUM

Effet of caloric restriction and excessive caloric intake on energy expenditure - M.APFELBAUM & J.BOSTSARRON & D.LACATIS in Am.J.Clin. Nutr. 1971

Précis de nutrition - Documentations ARDIX MEDICAL

Le poids mental - Docteur Marcel METANOMSKI - Edition ELLEBORE - 1994

Programmez votre régime - Docteur Marcel METANOMSKI - Edition ELLEBORE - 2004

Manuel de physiologie de l'exercice musculaire - P.E. ASTRAND - Edition MASSON

Management of obesity by Severe Caloric Restriction - G.L. BLACKBURN & G.A. BRAY - PSG Publishing Co. 1985

Multidisciplinary approach to obesity utilizing fasting modified by protein-sparing therapy - G.L. BLACKBURN & P.G LIDNER - Obesity/Bariatic Med. Vol.5 1976

Very low calorie diets - B.N. BRODOFF & R.HENDLER - Obesity 1992

Obésité - Docteur A.F. CREFF & Docteur A.D. HERSCHBERG - Edition MASSON

Le guide du bien maigrir - Docteur Jacques FRICKER - Edition ODILE JACOB

Composition des aliments - Edition 89 - INSERM Unité 63

La faim des kilos - Docteur Jean-Marie MARINEAU - Edition Les Gestions J.M.M Inc.

LE CHOC PONDÉRAL ou DIÈTE PROTÉIQUE

 

Docteur Marcel METANOMSKI ©

wpc4ec001c.png

 

Pour comprendre plus sur ce type de régime lire les articles suivants: Le choc pondéral et Réflexions sur la diète protéique

wp286a5c06.png